Une terre à défendre

Publié le 24 Septembre 2014

Le  lac gelé en guise de preuve qu'en vrai, il fait froid!!

Le lac gelé en guise de preuve qu'en vrai, il fait froid!!

Salar de Tara : 

Le lendemain nous partons pour une excursion, pas exceptionnellement originale, mais disons moins habituelles : Le Salar de Tara. Cette épopée nous permettra d'approcher plus que jamais la frontière bolivienne ainsi que les terres argentines. Pourquoi moins de toursites s'y aventurent? He bien simplement pour la difficulté d'accès. Les lieux se trouvent en effet à une distance plus importante de San Pedro et les routes sont plus difficiles à pratiquer. Ceci explique la nécessité d'un guide et d'un 4X4 pour partir à l'aventure. Une autre variable justifiant la nécessité d'un guide est le danger. En effet, approchant de la frontière, hors des sentiers, se trouvent des mines anti-personnel datant de la dictature et à quoi bon se débarrasser de ces mines aujourd'hui quand elles peuvent dissuader les Boliviens de passer clandestinement la frontière? Heureusement notre guide est un fils des montagnes et spécialiste en volcans, nous partons donc sans craintes sur le point le plus haut que nous atteindrons de tout notre périple nordique : 4700 mètres sus niveau marin.

Lors du long périple sur des sentiers dificiles, que les uns trouvent amusants et les autres en attrapent plutôt la nausée, nous apprenons que notre guide est en fait Bolivien et a jadis arpenté le Pérou. Quelle aubaine pour moi qui programme de visiter quelques pays voisins en décembre. Je fais donc le plein d'informations dont la plus alléchante : la vie est beaucoup moins chère là-bas! Nous passons alors à quelques 8 km de la frontière de la Bolivie et nous rions du système de délimitation de la frontière : les montagnes de la frontière sont simplement partagées entre les deux pays. Un truc du genre : flanc Est bolivien et flanc ouest Chilien.

Une terre à défendre
Une terre à défendre
Une terre à défendre

Les sentiments : 

cela fait déjà quelques semaines que nous sommes allés là-bas, mais je peux encore me rappeler avec assez de précisions le ressenti. Ce qui frappe c'est l'impression d'être à des kilomètres de toute vie, de toute civilisation. Ici on écoute le vent et rien d'autre. On réalise un peu la grandeur de l'Amérique Latine. Car nous Européens avons une notion des distance très différente de celle d'ici. Je vous invite à regarder, non pas un planisphère, car les distances y sont faussées, mais un globe. A la prochaine occasion, jetez y un coup d'oeil et rendez-vous compte de la petitesse de notre vieux continent. Et pourtant ici tout le monde rêve d'Europe, tout le monde rêve de Paris de Londres, de Madrid et de Barcelone, ces villes aux richesses culturelles et histoire sans limite. Ici c'est la terre qui fait l'histoire, ce sont les montagnes qui dirigent, les fleuves qui construisent, les vents qui chantent, les volcans qui crient, les pierres qui dessinent...

Tout ceci remet en question notre mode de vie, qui pourtant est envié et imité par les Arméricains-Latins qu'on appelle ainsi pour les différencier de ceux du Nord qui monopolisent le terme "Américain" signifiant pourtant bel et bien "habitant du continent d'Amérique". Ceci pose la question de notre système d'urbanisation permanente et notre obstination à marquer le sol de notre passage. Haha! Je me ris déja de vos pensées à la lecture de ceci : "Il va nous revenir Youkou jusqu'à la moêle", ne vous inquiétez pas les loulous, j'ai également un mot à leur dire à ceux-là. Je pense qu'à l'occasion je vous parlerai du typique touriste Européen en Amérique Latine qui cultive une certaine haine pour les cheveux propres tout en arborant son Iphone 54. On dirait que je m'égare dans mes pensées maintenant...

Je pense que je vous avais déjà parlé d'une situation similaire aux abords Santiago, à propos de l'installation d'un centrale hydrauélectrique. Le Chili est ici assis sur un océan de flouze. Aux abords de Calama se trouve la mine à ciel ouvert la plus grande du monde : Chuquicamata. Une immense saignée de 8 kilomètres carrés de superficie dans le sol posée là afin d'extraire le métal national : le cuivre. J'imagine que je me répette mais le Chili est aujourd'hui le premier exportateur de cuivre au monde, la valeur relative aux exportations totales dépassent les 30%. Aujourd'hui les yeux sont rivés vers Atacama qui se trouve au-dessus de la plus grande réserve de Lithium aujourd'hui connue dans le monde. Pour indication, votre GSM et l'ordinateur, probablement portable, que vous êtes actuellement entrain d'utiliser contient du lithium, ne serait-ce que dans sa batterie. Le Chili va devoir agir en âme et conscience : saisir une opportunité industrielle phénoménale ou préserver son patrimoine paysager...

La valle de la Luna : 

Ultimes moments à San Pedro, nous partons pour la vallée de la Lune, un lieu à deux pas du villages ou nous irons visiter des grottes et en apothéose admirer le coucher du soleil. Manque de chance, nous manquons le coucher du soleil et n'avons pas la patience de faire le classique cliché sur la pierre du Coyotte. Il s'agit d'une espèce d'appendice du rocher suspendu au-dessus du vide. Cependant la file de touristes devant la pierre dans l'attente de faire la meilleure photo de l'année a tendance à m'écoeurer, j'opte donc pour admirer les lieux. Et là surprise, notre malchance de manquer le coucher de soleil se transforme en l'opportunité d'admirer un magnifique lever lunaire par dessus les montagnes. Ce sera le dernier cadeau offert par San Pedro. Retour au village, par chance nous chopons la navette en direction de Calama, nous permettant de demander à prendre un vol plus tôt pour repartir vers Santiago. Une fois le pied posé sur le sol Santiagino, un charmant Chilien nous propose de nous ramener jusqu'à devant mon appartement, nous évitant ainsi les dépenses inutiles du taxi et nous faisant gagner un temps considérable.

Une terre à défendre
Une terre à défendre
Une terre à défendre
Une terre à défendre

Souvenirs et pensées : 

L'aventure au Nord s'achève ici, j'en garde un souvenir incroyable et peux classer cette épopée dans les plus beaux voyage opérés dans ma vie. Une petite note sur le caractère touristique et pompe-à-fric tout de même. Je n'en veux certainement pas aux chiliens de profiter du potentiel de leur pays et d'extraire ainsi l'argent de la poche des touristes étrangers. Je suis simplement attristé de discuter avec de chiliens qui me disent qu'ils n'ont jamais pu visiter San Pedro pour cause budgétaire. Ainsi certains chiliens, c'est notamment le cas de l'un de mes co-locataires, connaissent mieux l'Argentine, la bolivie ou l'Uruguay que leur propre pays. C'est peut-être finalement parcequ' ils vivent dans l'inconscience de la beauté de leur nation que les chiliens autoriserons l'extraction du Lithium à Atacama. Heureusement, les locaux d'Atacama, je veux dire ceux qui ont bâtis leur vie là avant que le tourisme ne s'empare des terres, sont prêts à défendre la zone. Nous avons notamment rencontré cet homme dont le cliché se trouvait déjà dans une des publications précédentes, qui partira en décembre accompagné de son troupeau de Lamas manifester à Santiago. 

Une terre à défendre

Rédigé par Gonçalves Da Cunha

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article